320 rue des Pyrénées

Le vieil immeuble du 320 rue des Pyrénées se situe juste au-dessus du café ou les étudiants de l'école de communication d'en face viennent boire des bières le soir en terrasse. Un homme s'assied au premier étage, sous le choc. Il ne sait quoi dire. Il voudrait que sa femme soit près de lui, il se demande comment il doit réagir. Son fils reste debout en face de lui. Il ne sait quoi lui dire. Une femme verse du lait malté dans sa préparation pour préparer des blinis, elle habite au troisième étage du petit immeuble du 320 rue des Pyrénées, elle est heureuse de revoir son fils qu'elle n'a pas vu depuis tout ce temps. Il y a plus d'un an qu'il est parti pour ce grand voyage et elle se demandait s'il reviendrait un jour. Au 320 rue des Pyrénées, un homme lit et relit encore, la lettre qu'il a écrite a la femme qu'il aime, il relit encore le mail qu'il envoie, il dit a la femme qu'il aimera toute sa vie qu'il doit se rendre dans sa ville et que peut-être il pourrait se voir. Il se verse une vodka dans un petit verre et il la boit cul sec pour se donner le courage d'envoyer le mail. Un homme défèque dans les toilettes communes du dernier étage du 320 rue des Pyrénées, il lit un livre d'emily st john mandel qui se passe a montréal et il a presque une larme qui coule de son oeil au moment précis ou un étron s'extrait de son cul pour heurter l'eau. Une jeune femme regarde les joueurs de football dans un appartement du rez de chaussée du 320 de la rue des pyrénées, elle aime le ballet des joueurs, elle joue régulièrement, le football c'est sa vie, c'est tout ce qui l'intéresse dans la vie. L'homme regarde son fils qui reste debout en face et qui vient de lui annoncer qu'il était homosexuel. Il voudrait que sa femme arrive. Il regarde son fils. Son fils.