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216 rue des pyrénées

Publié le par drink 75

Au 216 de la rue des pyrénées, une femme assise dans le canapé de l'appartement de sa mère, se souvient du temps passé, ou elle se souvient. De cette fille qu'elle aimait, il y a si longtemps, elle doit-être morte maintenant, elle se souvient, aujourd'hui qu'elle est assise dans le canapé de l'appartement de sa mère, au 216 de la rue des pyrénées, elle se souvient : "Aujourd'hui. Hôpital saint jacques. Des fous. Des dingues. Des tarés. Des anorexiques. Des boulimiques. Des séniles. Des alzheimer. Des simples d'esprit. Mais qu'est ce que je fous la. Pas moi, pas moi, pas moi. Je n'ai pas ma place parmi les fous. Je le dis a l'infirmier, je le dis au médecin référent, je le dis au psychiatre. Je n'ai pas ma place parmi eux. Je n'ai pas ma place parmi vous, je dis au gamin obèse qui me suit partout et qui me demande tout le temps si je veux jouer au ping pong. Des histoires sordides, des histoires de filles amoureuse de leur père, des histoires de fille violées par leur père, des histoires sordides, de gamins dont la chambre est une grange, parmi les animaux, parce que ce sont des bâtards, parce que leur mère est partie a la ville et est revenue enceinte. Des barreaux aux fenêtres des chambres pour ne pas que les histoires s'échappent, des barreaux aux fenêtres des chambres pour ne pas que les humains s'échappent, des vieilles femmes qui toute la journée traînent les pieds en parlant toutes seules, toute la journée. La télévision de la chambre commune qui diffuse les programmes les plus cons, l'hôpital psychiatrique est un maison de retraite pour tout les âges. On doit regarder le journal télévisé du midi qui ne donne aucune nouvelle, qui parle de types qui construisent des cathédrale en allumettes ou qui brodent des grains de riz, on doit subir ça comme si on était pas assez fou, on doit subir la série télévisée la plus con du monde, on doit subir ça, des personnages qui passent leur temps a s'aimer et a se séparer, des mecs qui paraissent vieux même jeune, des mecs vieux qui se croient jeune et des bonnes femmes tellement refaites que tu ne sais plus si elles sont jeunes ou vieilles, tu ne sais plus, tellement elles ne ressemblent plus a rien d'humain. Le petit gamin qui se promène avec moi, le gamin obèse, sa mère est revenue de la ville, elle a déposé le bébé sur la table de la salle a manger et puis elle est partie se pendre dans la grange. Le gamin toute son enfance avec les grands-parents fermiers, pas vraiment scolarisé, pas du tout aimé, ce grand corps qui à le même âge que moi et qui me demande si je veux être sa maman. Toute la journée avec son baladeur sur la tête avec ses trois cassettes de compilation de musique de merde et qui joue au ping-pong avec son baladeur sur la tête. Elle vient me voir. Elle me dit je ne sais pas si tu me manques ou pas, c'est sans doute moi qui devrait être ici et tu sais je suis content que ce soit toi. Je ne le sais pas encore mais cette femme sera l’acmé de ce que dans l'avenir seront mes relations avec les femmes, je serais une sorte de passagère de la vie des femmes mais je ne serais jamais leur amour. Elles me prendront a bord de leur voiture pour un voyage de quelques jours, de quelques semaines, de quelques mois, de quelques années même, mais je ne serais qu'une présence en attendant le grand amour. Une rousse de secours. Pour hell ce sera un peu différent, je crois que le grand amour lui paraissait une chose totalement incompatible avec la vie qu'elle menait, j'étais un objet de curiosité et une présence qui lui apportait un peu de sérénité ou un peu de folie je ne l'ai jamais su vraiment. Nous marchons un peu dans le parc, elle me dit que je devrais m'échapper et je lui dis qu'elle a raison, elle me dit pars de la ville, personne ne te recherchera mais j'irais ou je lui demande, j'ai 28,87 francs sur mon livret A, ou veux-tu que j'aille avec 28 francs et 87 centimes sur mon livret A. "

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