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impair

5 Rue des pyrénées

Publié le par drink 75

 

Je rentre dans l'église. J'ai l'impression que mon téléphone sonne encore dans ma voiture. C'est la fin. C'est le bout du chemin. Je ne me souviens jamais du nom de cette église. Saint quelque chose. Je dois me rendre. Expliquer que j'ai tué Louise. Expliquer que j'ai tué le gars qui m'avait vu. Cet alcoolique qui vivait dans ce foyer. Une histoire sordide de camé. C'est pas une excuse. J'aimais Louise mais c'était un couple à trois, la drogue et nous deux. Qu'est ce qui m'a pris cette nuit. Pourquoi ai-je commencé ? C'est flou. Je sors la flask de mon blouson. Bois une gorgée de jack daniel's. La cavalerie va bientôt arriver. Ils vont localiser mon portable dans ma voiture et fouiller les alentours. Je pourrais rester dans cette église. Je pourrais aller me confesser. Je ne me suis jamais confessé, je ne sais pas ce qu'on peut raconter. Je pourrai raconter mon meurtre. Je pourrai ne pas raconter mon meurtre. Je ne vais rien raconter. Je suis assis sur un banc de cette église ou je n'avais jamais mis les pieds, moi qui ai toujours vécu dans ce quartier, moi qui ai touours vécu dans ce satané quartier. Je pourrai m'enfuir, tracer dans tout le pays, mais à quoi bon ? J'ai tué. J'ai tué Louise. Je parle a cette statue dans l'église qui me regarde, comme tous les cathos te regardent, comme s'ils avaient quelque chose a te reprocher. Oui j'ai tué Louise. Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Je pourrais courir vers l'autel et expliquer au prêtre que je répère au loin, je pourrai lui dire que j'ai tué Louise. Ils ont enfin compris, les petites génies du quai des orfèvres. Enfin compris. Mis le temps mais enfin compris. Je sors mon arme de ma ceinture. Une vieille dame me salue en passant pour se diriger vers la sortie alors que je cache vite fait mon arme sous mon blouson. J'ai été chez le coiffeur la veille. Comme pour être sur que la balle ne sera pas dévié de sa trajectoire. Me présenter propre en enfer. Je regarde la représentation de l'autre con, cruicifié sur sa croix. J'ai tué Louise, mon petit jésus. Je ne saurais l'expliquer. Je ne pourrai l'expliquer. Mais Louise est morte.  Et tout ce qu'il y avait autour. Et j'ai baisé sa mère comme pour essayer de la retrouver, et j'ai baisé sa mère comme pour la retrouver. Mais Louise est morte. Par ma faute. J'ouvre la bouche. Je glisse le canon dans ma bouche. Goût du métal. Ca va sacrément résonner quand je vais me flinguer. Mon cerveau dans ma bouche. Il est temps d'appuyer sur la détente. Sacrément temps d'appuyer sur la détente.

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21 rue des pyrénées

Publié le par drink 75

 

Je suis dans ma voiture au niveau du 21 de la rue des pyrénées. J'attends qu'il ne se passe rien. J'attends que l'on vienne me chercher. Je sais depuis le début que ça finirait ainsi. Mon téléphone vibre. Ils me cherchent. Louise je vais bientôt te rejoindre. Louise je vais te rejoindre. Louise je vais te rejoindre bientôt. Je jette mon téléphone sur le siège arrière. J'allume une cigarette. Je sors de ma voiture. Je suis tout en bas de la rue des pyrénées. Presque au niveau de l'église. Ils vont bientôt me trouver. L'assassin de louise est un policier.  Je sors de la voiture. L'assassin de louise est un homme d'une cinquantaine d'années. Je ferme la voiture. L'assassin de louise ? c'est toi non ? L'assassin de Louise c'est moi ? Oui. Je m'éloigne de la voiture. Je m'éloigne de ce téléphone qui vibre sur le siège arrière. Bientôt il sera localisé. Bientôt la cavalerie va débarquer. Bientôt. Bientôt. Bientôt. Ou dois-je aller ? L'église m'invite en son choeur. Je vais me faire serrer. Cette nuit ou j'ai tué Louise, cette nuit ou... L'étau se resserrre... L'étau se resserre... L'étau se resserre... J'ai failli appeler le service chargé de l'enquête... Oui j'étais l'amant de louise, oui je l'ai assassiné dans un moment de folie...Je suis un meurtrier, je suis un assassin...J'ai toqué a la porte de l'appartement de sa mère, je voulais lui dire...C'est moi qui ai tué ta fille...J'étais son amant...Ensuite j'ai couché avec toi pour exorciser mon meurtre...Je suis dingue....Je suis totalement dingue...Pardon.... Pardon... Pardon...je sais que le téléphone sonne sur la banquette arrière....Je sais qu'ils savent que c'est moi...J'ai pourtant tué ce témoin, j'ai tué ce précaire alcoolique qui traînait dans les rues et vivait dans le foyer de la rue des pyrénées...J'ai tué le seul témoin...Je marche dans la rue des pyrénées, je me dirige vers le cours de vincennes...La fin du vingtième arrondissement, la fin de cette histoire...La fin des histoires...L'étau se resserre...Le corps supplicié de Louise...Sa mère...Cette enquête...Ma vie...Toute ma vie...Je m'assieds sur les sièges de la station de bus ou s'arrêtent le 26 et le 64. J'essaie de comprendre. Comment j'ai pu tué Louise. Jalousie ? Je dirais que ce sont les effets de l'alcool et du speed mais ce n'est même pas vrai. J'aimerais que tout redevienne comme avant. Mais ce n'est même pas vrai. Ces coups de couteaux, tous ces coups de couteaux que j'ai infligé a Louise. Ce n'est pas moi. Si c'est moi. L'étau se reserre. Non. L'étau est dans ma tête. Dans ma tête.

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23 Rue des pyrénées

Publié le par drink 75

 

Au 23 rue des pyrénées, dans son appartement du troisième étage, assis a son bureau, un homme écrit avec son stylo sur un cahier un peu abimé. "Au pélican piston. La fille qui m'impressionne derrière le bar. Tout le monde peut écrire une chanson triste. La phrase qui me trotte dans la tête. Tout le monde peut écrire une chanson triste. Je ne peux plus écrire. C'est ainsi. Je ne peux plus. Tout le monde peut écrire une chanson triste, mais personne ne peut les chanter comme toi. Je n'ai pas peur de la vie, je n'ai peur que de vivre. Pélican piston. Ce rade de la rue de bagnolet qui pête un peu plus haut que son cul. Parler avec les morts, une nuit épicée et pleine de visages. L'alcool est le prisme déformant de nos propres solitudes. Un voyage un peu vain avec des plus crétins. Que soit. 23 rue des pyrénées. Premier étage. L'appartement est vide. Enfin non il y a un corps. La veille femme est assis dans son canapé et semble de plus en plus se tasser. Elle est morte. La télé est allumée, même morte la publicité qui meublent les émissions sans intérêt de la journée, essaient de convaincre la femme morte qu'il faut acheter une voiture neuve. Le visage de la femme est affaissée mais on devine qu'elle ne dort pas. On se rends compte que la vie s'en est  allé, peu a peu, au fil des années, au fil des décennies de la vie de cette simple femme. Il y  a quelques photos dans des cadres, il y a quelques papiers qui traînent dans la cuisine, il y a quelques souvenirs dans les tiroirs. Rien de plus. Dans son appartement du 23 de la rue des pyrénées, un homme répète une pièce avec un autre acteur, ils ont décidé de commencer a travailler un peu. Pour arriver en confiance devant le metteur en scène. L'homme qui vit au 23 de la rue des pyrénées trouve le texte un peu plat. L'autre acteur est enthousiaste. D'ailleurs le voici qui entame une tirade assez longue qui figure dans la pièce : " C'est faux, et archifaux. Arrêtez ça, arrêtez votre dictature, arrêtez immédiatement ! Mais que croyez-vous ? Hein ? Il faudrait vivre avec ce poisseux sentiment, cette certitude que la nuit est en nous. Vivre en sachant tout cela. On ne peut que s'abandonner, nous devons nous donner à la lumière, nous devons nous éclaircir, on doit se brûler, se consummer, et même si je retournais dans mon tunnel, même si je n'avais aucun moyen de m'en sortir, je conserverais avec moi tout ce que j'ai vécu. Il restera ce sentiment d'être en vie." Quel texte à la con, se dit l'homme en regardant le jeune acteur déclamer le texte comme si sa vie en dépendait. Quel texte a la con ! Au 23 de la rue des pyrénées, au quatrième étage,  un  homme range les papiers disséminés sur la table de son salon. Il doit vendre son appartement avant d'en être viré car il n'est plus capable de payer le crédit. Des dettes que lui ont laissé des amis. Une aventure collective devenue une aventure personnelle quand ça a mal tourné. Il classe des papiers et des papiers, il jette des papiers et des papiers, il met de côté des papiers et des papiers. Puis soudain. Une grande enveloppe. A l'intérieur une photo. Une photo de lui et de la femme qui l'aimait. Une photo de lui et la femme qu'il aimait. Sur l'enveloppe, en plus de son adresse, elle écrivait toujours des commentaires de petite fille. La c'est ecrit, belleville, plus bel endroit du monde. A l'époque il habitait beaucoup plus haut, presque à l'autre bout de la rue des pyrénées. Presque a l'angle avec la rue de belleville. Au fond c'est quand elle est partie que sa vie s'est mise a déconner. Son départ a marqué le début des emmerdements se dit l'homme qui vit au quatrième étage du 23 rue des pyrénées. Le début des emmerdements.

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25 rue des pyrénées

Publié le par drink 75

 

C'est une blague la porte du 25 rue des pyrénées. C'est pas une entrée d'immeuble, c'est une porte de chiotte. Ca doit servir d'entrée de service a la boulangerie posé à coté qui fait l'angle avec la rue de la plaine. L'étau se resserre, l'étau se resserre, l'étau se resserre. Je rentre dans la boulangerie, je sors ma carte de police qui bientôt sera périmé. La vendeuse me regarde d'un air las. La baguette c'est pas la fête visiblement. Je cherche un monsieur qui résiderait au 25 rue des pyrénées je lui explique. J'appelle la patronne elle réplique. L'étau se resserre, l'étau se resserre. J'ai trop bu ou pas assez, problème qui affecte chaque jour de mon existence. Je te cherche Louise, je te cherche. Dans les yeux morts de ces femmes vivantes. Je te cherche. Une femme d'une cinquantaine d'années arrive, et je lui montre ma plaque, et je lui demande si le 25 rue des pyrénées ce n'est que la boulangerie, et je lui dis le nom du gars que je cherche. L'étau se reserre, l'étau se resserre. Un inspecteur jeune, que je croise au commissariat. Tu te rends compte...un flic.. c'est un flic qui aurait poignardé cette pauvre fille. Louise, ou es ta mère ? Tu te rends compte...un flic. La boulangère m'explique que le 25 rue des pyrénées c'est ici, qu'elle ne connait pas le gars dont je lui dis le nom. Un flic j'ai rigolé. Ils n'ont trouvé que ça. Un flic. Je n'écoute plus la boulangère. L'étau se resserre, l'étau se resserre.

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27 rue des pyrénées

Publié le par drink 75

 

Un homme regarde les bouquets qui baignent dans l'eau devant le fleuriste du 27 rue des pyrénées. Acheter des fleurs pour personne voila un beau concept. C'est pour offrir lui demanderait la vendeuse, c'est pour une occasion particulière lui demanderait le vendeur. Non, c'est pour personne il répliquerait. C'est vraiment pour personne. Le fleuriste qui est employé au 27 de la rue des pyrénées se demande en préparant un bouquet, s'il va encore rester longtemps ici. Alors qu'il mélange les fleurs et le feuillage, il pense a l'avenir. Cet avenir qui ne lui tend pas les bras, cet avenir qui ressemble a un film en noir et blanc ou l'on comprend dès le début que ça finira en drame. Une femme entre chez le fleuriste du 27 de la rue des pyrénées. Elle sait bien que plus jamais personne ne lui offrira des fleurs, elle sait bien que plus jamais personne. Alors elle erre un peu au milieu des bouquets pour ressentir ce qui ne sera plus, ce qui ne sera jamais plus. Les fleurs ont l'odeur des promesses, ces promesses qui ne seront jamais tenus. Les fleurs ont l'odeur d'une idée de l'amour, mais c'est sans doute l'odeur de que ce sera mieux ainsi. Sans doute. Un homme se demande ce qu'il faut choisir comme fleur pour aller déposer sur une tombe, il regarde les fleurs dans des pots remplis d'eau, sur le trottoir, devant le 27 de la rue des pyrénées.  Des fleurs pour une tombe, des fleurs pour un souvenir, des fleurs pour rien. Comme la vie. Tout ça pour rien.

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29 rue des pyrénées

Publié le par drink 75

 

Au 29 rue des pyrénées, un homme regarde des photos de ses parents. Dans l'appartement qui leur appartenaient, alors qu'il est seul en ce 31 décembre 2020. Il sait que désormais il sera seul, c'est ainsi, il est assez âgé maintenant, et même si sa mère est morte a presque cent ans, il sait qu'il n'ira pas aussi loin. Il sent qu'il n'en a plus pour très longtemps. Au 29 de la rue des pyrénées, une femme fait quelques pas de danse. Les cours lui manquent, et même par zoom sur internet, c'est pas tout à fait pareil. Elle a envie de retrouver les autres filles de son cours de danse orientale pour onduler. Etre a quelques mètres de sa sublime prof et mouiller en la regardant. Au 29 de la rue des pyrénées, un homme écrit cette phrase un peu pompeuse sur un morceau de papier. Mon supplice n'est pas l'absence, mon supplice est cette intimité que j'ai perdu, je pensais ne plus jamais être seul, sans savoir que désormais la prégnance de ma solitude sera l'acmée du reste de mon existence. Au 29 rue des pyrénées, un homme se demande en lisant "le monde" s'il est encore de gauche. C'est quoi cette gauche devenu une bande de curés ? Tu m'étonne que les sémiaristes de lutte ouvrière aient défilés avec le fan-club de frère latriq aux cris de dieu est grand. Le mot femme était donc transphobe, le mot lyncher utilisé pour un blanc était raciste, un critique émettant un avis négatif sur un film de sainte céline sciamma devait être envoyé en camp de rééducation et quelqu'un qui ne pensait pas comme de lagasnerie ne devait pas avoir le droit à la parole. Comment les anars étaient devenu des grenouilles de bénitier ? Bordel, ou est ce que ça avait merdé ? Au 29 rue des pyrénées, une jeune fille écoute en boucle l'album "june" de mansfield tya. Elle adorait ce disque comme elle aimait beaucoup de groupe. Musicalement. Elle ne se sentait aucune intimité avec le groupe, surtout sur seine ou elle avait toujours trouvé les deux artistes froides et distantes. Mais elle adorait ce disque. Au 29 de la rue des pyrénées, un homme finit tranquillement sa bouteille de chinon, domaine de la marinière 2017, il sera bientôt minuit et on va basculer dans une nouvelle année. Une année de plus ou une année de moins, selon son point de vue. Il va bientôt aller se coucher. Pour une nuit de plus ou une nuit de moins. Pour finir l'année en gaieté, il se souvient de cette phrase : Chaque pas dans la vie est un pas vers la mort.

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33 rue des pyrénées

Publié le par drink 75

 

Je m'arrête devant le 33 rue des pyrénées. Juste avant l'arrêt de bus. Les deux débiles qui attendent le 26 ou le 64 me regardent avec leurs gueules de con. J'ai envie de les coffrer mais j'ai pas trop le temps. Je descends de la voiture et un gars me regarde comme si le fait de m'arrêter juste avant un arrêt de bus lui infligeait une souffrance au-delà du supportable. Il y a un problème tête de noeud j'ai envie de lui demander ? Tu n'as pas vu que c'est écrit police sur ma voiture ? Je renonce. C'est un rouquin, j'ai pas envie de m'approcher, rapport à l'odeur et il l'air totalement demeuré. Occupe de tes taches de rousseur, connard Je me dirige vers la porte d'entrée du 33 rue des pyrénées. Ca sent le sapin. Ma pauvre louise, comment en sommes-nous arrivés là ? Tu me verrais, je ne suis plus que l'ombre de moi-même, je ne suis plus que l'ombre de l'ombre de moi-même. Oui ça veut rien dire je sais. Je note le code que m'a donné l'autre crétin. Je prends l'ascenseur et monte au troisième étage. Je sonne à la porte. L'odeur me saute à la gueule. Ca pue. Le connard qui ouvre la porte a une bonne tête de vainqueur. C'est vous commissaire ? Je sors ma carte de police. Oui c'est moi le commissaire maigret, désolé je suis en retard, j'avais un tournage. Le mec me regarde avec sa tête de tanche sous tranxène, on dirait un moustique qu'a sniffé du baygon mais pas assez pour  mourir. Dommage.  Il est dans les nuages. Un whisky commissaire ? me demande le type. Tu te croies dans un Chandler je ne lui demande pas, une blonde vaporeuse va apparaître ? Je ne suis pas là pour boire ton whisky dégueulasse je lui dis, j'aimerais savoir pourquoi tu as appelé le commissariat ? Le mec me regarde comme si je lui posais une question incongrue. J'ai lu un article sur la jeune fille morte, il commence, et j'ai rêvé d'elle cette nuit. Je suis un peu voyant. Oh putain je me dis, je comprends pour quelles raisons les cowboys qui enquêtent sur la mort de louise m'ont envoyé ici pour vérification. Ils ne voulaient pas perdre leur temps. Il faut que je vous dise commissaire me dit le gars en se mettant a trembler comme une feuille. J'ai vu le meurtrier de la jeune fille dans mon cauchemar et il portait un uniforme. Oui, commissaire, un uniforme, comme un militaire ou un policier. Un uniforme, je réponds en souriant. J'ai envie de l'étrangler. Mais je reste stoïque. Et je quitte en courant l'appartement du 33 rue des pyrénées.

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35 rue des pyrénées

Publié le par drink 75

 

35 rue des pyrénées. Un homme qui vit au troisième étage, dans un appartement un peu riquiqui se met a hurler entre les murs de sa chambre-salon-boudoir. Allez tous vous faire cuire le cul. Allez tous vous faire cuire le cul. Puis il ouvre la fenêtre et hurle a la cantonade depuis le troisième étage, allez tous vous faire cuire le cul. Il ferme la fenêtre et il continue de hurler. Allez tous vous faire cuire le cul. Allez tous vous faire cuire le cul. Il ouvre la porte de son appartement. Il prend le couloir qui mène vers les escaliers et murmure allez tous vous faire cuire le cul. Puis il appelle l'ascenceur et pénetre dedans. Il ne dit rien pendant qu'il est dans l'ascenceur. Il sort de l'ascenseur et il marche d'un pas rapide jusqu'au boite aux lettres. Il n'y a rien. Pas une lettre, pas une publicité. Allez tous vous faire cuire le cul dit il en refermant sa boîte vite. Allez tous bien vous faire cuire le cul, innove t'il. Il retourne vers l'ascenseur. Quand celui-ci arrive, une femme en sort. Il s'efface pour lui laisser le passage et lui dit : "passer une bonne journée mademoiselle, que celle-ci vous soit douce et agréable". Il pénètre ensuite dans l'ascenseur. Et au moment ou les portes de celui-ci se referme, la jeune fille qui se dirige vers la sortie de l'immeuble jette vers lui un doigt vengeur et lui : "allez bien vous faire cuire le cul".

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37 rue des pyrénées

Publié le par drink 75

 

Au 37 rue des pyrénées, dans cet immeuble qui ressemble a un HBM des années 30, un homme regarde les noms sur les boites aux lettres dans l'entrée de l'immeuble, aucun des noms ne lui rappelle rien, il pensait pourtant que la femme qu'il aime secrètement depuis 50 ans vivait ici. Dans l'escalier, un homme passe le balai entre le deuxième et le troisième étage, il pense a sa fille qui est en train de mourir, sa fille qui va sans doute mourir. Refermant la porte du quatrième étage de l'appartement du 37 de la rue des pyrénées, l'homme se dit qu'il vient sans doute de voir la femme qu'il aimera toute sa vie, pour la dernière fois. Il venait sans doute de la pénétrer pour la dernière fois. Mélangeant le roquefort et la crême fraîche épaisse dans un bol avant d'étaler le mélange au creux d'une endive, debout dans sa cuisine, l'homme se demande s'il a déjà lu un recueil de poèmes plus ridicule que celui de bertrand belin. Sans doute que non. Au 37 de la rue des pyrénées, dans son salon, une femme un peu âgée lit les 2 dernières ligne de son livre : Nous ne fûmes au fond que des souvenirs indistincts, des impressions un peu vague de ce qu'aurait pu être l'autre. La fin de l'histoire sonnait le glas de notre jeunesse, a moins que celle-ci n'ait jamais existée. Au 37 de la rue des pyrénées, un homme pédale sur son vélo d'appartement, se demandant s'il existe activité plus ridicule au monde, s'il n'est pas la personne la plus ridicule de la galaxie. Bien sur que si. Assis dans sa baignoire, et se branlant vaguement, un homme regarde le plafond de la salle de bains dans son appartement du premier étage du 37 de la rue des pyrénées, et se demande s'il ne devrait pas rester ainsi à le regarder en attendant la mort. Rien de mieux a faire. 

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39 Rue des pyrénées

Publié le par drink 75

 

L'homme est debout. Contre le mur. Appuyé contre l'immeuble moche années 70 du 39 de la rue des pyrénées. Il glisse peu a peu. Le type est arrivé par derrière. Un coup de couteau. Dernier avertissement a glissé le gars a son oreille. Deux coups de couteaux. Inexorablement il s'effondre sur le trottoir. Il saigne et il souffre mais il sait qu'il ne va mourir. Il voulait prendre la rue de la plaine, aller vers le square sarah bernahrdt. Il n'a pas si mal que ça. Sans doute parce qu'il a beaucoup bu. L'homme sait qu'il mourra une autre fois, si ce n'est pas celle là. C'est comme qui dirait son destin. Il faudrait quitter Paris, le vingtième arrondissement, il faudrait tout quitter. Et qui subirait les conséquences de son départ ? Sa famille sans doute. L'homme commence a glisser le long du mur, il finit par se retrouver en position assise. Un homme arrive et le regarde, commence a pianoter sur son téléphone portable. Dernier avertissement. Tu parles. Il est déjà mort. Il est forcément déjà mort. C'est ainsi que commence la mort, on ne s'en rends pas trop compte et puis on s'y habitue peu à peu, on ne se rend pas compte et puis on s'habitue petit à petit. Les jours deviennent des nuits, les souvenirs deviennent des cadavres, les rires deviennent tristes, les corps s'effondrent. L'homme n'est plus debout. Il regarde le ciel. Au loin peut-être un bruit comme une ambulance. Dernier avertissement. Il ricane. Il est déjà mort.

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