5 Rue des pyrénées
Je rentre dans l'église. J'ai l'impression que mon téléphone sonne encore dans ma voiture. C'est la fin. C'est le bout du chemin. Je ne me souviens jamais du nom de cette église. Saint quelque chose. Je dois me rendre. Expliquer que j'ai tué Louise. Expliquer que j'ai tué le gars qui m'avait vu. Cet alcoolique qui vivait dans ce foyer. Une histoire sordide de camé. C'est pas une excuse. J'aimais Louise mais c'était un couple à trois, la drogue et nous deux. Qu'est ce qui m'a pris cette nuit. Pourquoi ai-je commencé ? C'est flou. Je sors la flask de mon blouson. Bois une gorgée de jack daniel's. La cavalerie va bientôt arriver. Ils vont localiser mon portable dans ma voiture et fouiller les alentours. Je pourrais rester dans cette église. Je pourrais aller me confesser. Je ne me suis jamais confessé, je ne sais pas ce qu'on peut raconter. Je pourrai raconter mon meurtre. Je pourrai ne pas raconter mon meurtre. Je ne vais rien raconter. Je suis assis sur un banc de cette église ou je n'avais jamais mis les pieds, moi qui ai toujours vécu dans ce quartier, moi qui ai touours vécu dans ce satané quartier. Je pourrai m'enfuir, tracer dans tout le pays, mais à quoi bon ? J'ai tué. J'ai tué Louise. Je parle a cette statue dans l'église qui me regarde, comme tous les cathos te regardent, comme s'ils avaient quelque chose a te reprocher. Oui j'ai tué Louise. Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Je pourrais courir vers l'autel et expliquer au prêtre que je répère au loin, je pourrai lui dire que j'ai tué Louise. Ils ont enfin compris, les petites génies du quai des orfèvres. Enfin compris. Mis le temps mais enfin compris. Je sors mon arme de ma ceinture. Une vieille dame me salue en passant pour se diriger vers la sortie alors que je cache vite fait mon arme sous mon blouson. J'ai été chez le coiffeur la veille. Comme pour être sur que la balle ne sera pas dévié de sa trajectoire. Me présenter propre en enfer. Je regarde la représentation de l'autre con, cruicifié sur sa croix. J'ai tué Louise, mon petit jésus. Je ne saurais l'expliquer. Je ne pourrai l'expliquer. Mais Louise est morte. Et tout ce qu'il y avait autour. Et j'ai baisé sa mère comme pour essayer de la retrouver, et j'ai baisé sa mère comme pour la retrouver. Mais Louise est morte. Par ma faute. J'ouvre la bouche. Je glisse le canon dans ma bouche. Goût du métal. Ca va sacrément résonner quand je vais me flinguer. Mon cerveau dans ma bouche. Il est temps d'appuyer sur la détente. Sacrément temps d'appuyer sur la détente.