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51 Rue des pyrénées

Publié le par drink 75

 

Je me gare devant le 51 de la rue des pyrénées, J'éteinds le moteur de la voiture. Par ici la rue est plus calme, on s'approche du douzième arrondissement. Les locaux sécurisés qui appartiennent au ministère de l'intérieur ne sont pas très loin. Un peu plus bas, il y a des caméras partout, c'est une sorte de bunker enrobé dans une architecture très moderne, très ouverte. J'allume une cigarette et j'attends qu'il ne se passe rien. Je vois l'autre crétin qui descend de son immeuble, il me fait un petit signe comme si nous avions un rendez-vous galant. Il a regardé trop de films, ce pauvre dealer de mes deux se prend pour escobar. Il fume une sèche bizarre, un truc tout fin de gonzesse. Il se pose dans ma voiture. Commissaire, il lâche. J'ai envie de lui foutre mon poing dans la gueule, il croit vraiment que si j'étais un commissaire, je viendrais avec ma voiture pour discuter avec un zonard débile qui vent des barrettes de shit aux bobos geeks du quartier ? Commissaire je suis content de cette future collaboration, je crois que nous allons vers un partenariat gagnant-gagnant ! Le mec est débile, comme souvent les dealeurs un peu miteux, mais lui c'est un champion. J'ai envie de lui dire que je ne serais bientôt plus flic, que d'ici quelques mois je serais a la retraite mais je ne dis rien. Le mec se prend pour un indic, alors qu'il sait très bien que s'il monte dans ma voiture au grand jour, c'est qu'il n'intéresse personne. Tout le monde sait ce qu'il fait et ce qu'il est, je le soupçonne d'expliquer aux débiles de son entourage qu'il est protégé par la police. Il sait tellement de choses. Mon collègue m'a dit pour ton tuyau, alors crache, je lui dis en regardant toujours droit devant moi pendant que la nuit tombe un peu sur la rue des pyrénées. Ah cette pauvre fille, il commence a chouiner, on dirait qu'il va chialer. Bordel, je gueule, donne moi tes fameuses informations, je suis pas venu pour te regarder geindre. Vous êtes un dur commissaire, on voit que vous avez l'habitude des meurtres. Tu m'étonnes j'ai envie de lui  répondre, d'ailleurs je vais bientôt en commettre un. Il parait que cette pauvre fille s'est faite massacrée. Je l'aimais bien louise, c'était une bonne cliente. Ce connard a connu louise, ce qui me semble totalement ahurissant. On avait trouvé de l'herbe dans l'appartement de louise, mais une quantité normale et habituelle pour une fille de son âge. On discutait un peu, il reprend. Cette phrase me semble juste cosmique. Vous parliez du pli chez leibnitz ? De la démocratie selon platon ? Oué, je sais commissaire, vous vous demandez ce qu'une fille brillante comme louise et moi qui me suis arrêté en cinquième, vous vous demandez ce qu'on avait en commun ? Au fait, je lui dis, qu'est ce que qu'elle t'a dit louise. Un soir ou elle était triste, je lui ai offert a fumer un truc un peu fort, et elle a pleuré chez moi, assise sur mon sofa. Okay, je lui réponds, c'est beau comme du claude sautet, mais dis moi juste ce qu'ellle t'a dit qui pourrait soi-disant faire avancer mon enquête et que tu n'as dis a personne et que tu ne diras qu'a moi et que je garderais secret. Il sourit, je crois qu'il est content du rôle que je lui donne. Elle était malheureuse, commissaire, elle sortait avec un homme et ça ne se passait pas très bien, et ce que je voulais vous dire sauf votre respect commissaire, c'est qu'elle sortait avec un collègue a vous ! Un flic ? Oui un agent de la sécurité pubique, il travaillait au commissariat du vingtième arrondissement. C'est comme qui dirait un de vos subordonnés ! Un flic du vingtième, je répète ? Il hoche la tête avec un air crétin comme s'il venait de m'annoncer le début de la troisième guerre mondiale. Un policier du vingtième arrondissement, c'est exactement ce qu'elle m'a dit. Dommage, j'ai pas son grade.

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