93 rue des pyrénées
Au 93 de la rue des pyrénées, une jeune fille allongé sur le canapé du salon de ces paents lit cette phrase dans un livre d'olen steinhauer : "L’intrigue est une construction capitaliste qui vise à donner de la vie une fausse sensation de totalité, de sorte qu’elle puisse être évaluée, achetée et vendue comme un objet. Heureusement, conclut-il avec un grand sourire, je suis un poète. Je ne suis pas concerné." Devant le 93 de la rue des pyrénées, un homme pense a cette phrase qu'il a lu dans un livre de jim waltzer et auquel il s'identifie : "Il a découvert très jeune ce terrifiant sentiment, l'impression d'être hors de ce corps, l'effervescence d'une peur ressemblant à de petits insectes qui fourmillent sous la peau, la notion inconcevable qu'on ne devrait pas exister, du moins pas comme on le comprend. Il restait là à se regarder, sentant monter le désespoir, sans pouvoir vraiment reconnaître ce qu'il voyait dans son miroir. Il lui fallait alors se forcer à réciter des choses familières pour chasser la panique et retrouver un point d'équilibre." Au 93 de la rue des pyrénées, une femme fredonne les paroles d'un opéra de wagner: " Tout ce que je jugeais juste semblait inique aux autres;
Ce qui me paraissait faux, les autres l'approuvaient.
Je me retrouvais mêlée à des disputes partout où j'allais,
Je tombais partout en disgrâce;
Alors que j’aspirais au bonheur, je ne suscitais que souffrances;
De sorte qu’on m’appela «malheureuse»:
Le malheur, c’est tout ce que je possède."
Au 93 de la rue des pyrénées, une femme se dit qu'elle va répèter ce a sa fille ce qu'elle a lue dans un livre d'indridason : "L'autre possibilité qui s'offre à toi est d'accepter cette saloperie de vie, comme tu l'appelles, et de supporter la souffrance qui s'ensuit. De supporter la souffrance que nous devons tous supporter, constamment, afin de la dépasser et de profiter aussi de la joie et du bonheur que le fait d'exister nous procure malgré tout." Devant le 93 de la rue des pyrénées, une femme qui se rend chez son avocat au sujet de son divorce pense a ce qu'elle a lu dans un livre de bill james : Mon mari à des côtés merveilleux, adorables, je n'irai jamais dire le contraire. Il est apolitique, gentil, instable, ne joue pas au golf, haleine correcte, inventif au lit, pas amateur de foot, aristocratiquement mal élevé, probablement fidèle la plupart du temps, d'une sauvagerie mesurée, de beaux restes de danseurs de claquettes quasi professionnels, capable d'apprécier les films des frères Coen, sauf le grand saut, bien sûr...et pourtant il y a cette incompatibilité si tragique. D'autant plus tragique, qu'elle est inexplicable, injustifiée et définitive. Il mérite mieux. Qui d'autre pourrait me secouer comme j'ai parfois envie de l'être ? Des enfants...est ce que ça aurait changé quelque chose ? Je n'en suis pas sûre. Je serais toujours la même. Lui serait toujours le même. L'identité...quel foutu fardeau."