Je suis au 288 rue des pyrénées, chez farid, pour manger un tagine. J'ai invité la mère de louise. Je l'ai appelé pour la tenir au courant de l'enquête, en gros pour lui expliquer que j'en avais été écarté et que je n'avais pas de piste. Je ne sais pas ce qui m'avait pris de l'inviter a manger. Je la retrouve en bas des trois marches qui permettent d'arriver au restaurant. En l'attendant j'ai fumé une cigarette après en avoir offerte une au sdf polonais qui est assis un peu plus loin vers le salon de beauté et que je salue presque tout les soirs en rentrant du commissariat. Curieusement le 288 est après le 288 bis, j'avais jamais remarqué, normalement le bis ou le ter est après le numéro auquel ils correspondent. La le 288 est entre le 290 et le 288 bis, c'est pas logique. Il va falloir que j'ouvre une enquête je me dis. C'est a peu près de mon niveau je ricane. La mère de louise arrive, elle semble toujours au bout du rouleau, comme brûlé de l'intérieur, mais c'est peut-être son physique très fin qui donne cette impression. Elle se demande pourquoi sa fille a été sauvagement assassinée et je sais qu'elle est hantée la nuit par ce meurtre, je sais qu'elle a du mal a trouver le sommeil. Je lui serre la main et je m'efface pour qu'elle monte les marches qui débouche sur la porte du restaurant de farid. Celui-ci ouvre la porte et nous installe, limite obséquieux, il me fait un clin d'oeil car il croit sans doute que c'est ma nouvelle conquête. Un apéritif pour cette charmante dame et pour monsieur le commissaire, il demande. Je ne suis pas commissaire je ne réponds pas. Je suis plus grand-chose. Je picole de plus en plus, le meurtre de louise me hante moi aussi, ne trouver aucun indice me hante moi aussi, ne pas avoir de pistes me hante moi aussi. Je l'écoute pendant le repas, elle a déclinée l'apéritif, je bois un peu de vin, elle parle, me dit qu'elle est comme morte. Elle ne veut pas se complaire dans sa douleur, elle dit que sinon elle peut se suicider, mais non elle va continuer a vivre pour sa fille, pour sa mémoire, qu'elle aidera les autres. Je n'ai pas besoin de lui servir mon petit laïus, elle me dit que je dois faire mon deuil, moi aussi. Elle dit qu'on retrouvera peut-être un jour le meurtrier, elle me remercie d'avoir toujours été franc avec elle. J'ai envie de la prendre dans mes bras, j'ai envie de la serrer contre mon coeur, j'ai envie de la déshabiller, j'ai envie de la baiser la tout de suite sur une table du restaurant. Après le repas, je la ramène chez elle, un peu plus loin sur la rue des Pyrénées, au niveau des escaliers qui descendent place krasucki. Elle me serre la main et me remercie, j'ai envie de l'embrasser, je la regarde qui pénètre dans son immeuble et qui ouvre la porte de l'interphone. Puis elle disparaît et je reprends ma route vers le métro pyrénées, vers l'appartement de louise, vers l'appartement de la jeune fille morte.