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240 Rue des pyrénées

Publié le par drink 75

 

Au 240 de la rue des pyrénées, un homme assis sur le bras de son canapé dans une pose de sculpteur, lit cette phrase d'emil-michel cioran, philosophe roumain rigolo et optimiste: Il est incompréhensible, il est insensé qu'on puisse montrer un bébé, qu'on exhibe ce désastre virtuel et qu'on s'en réjouisse. Nous sommes le 23 novembre 1998, quand une femme qui vit au premier étage du 240 de la rue des pyrénées, ouvre pour la première fois un livre de kinky friedman, ce chanteur de country iconoclaste qui se présente avec régularité aux élections présidentielles américaines, qui fume des gros cigares et qui est publié chez rivages-noirs, la première phrase qu'elle lit de kinstah pour les intimes est la première ligne de "quand le chat n'est pas la" : "Le cours de danse pour lesbiennes de winnie katz est semblable à Dieu." Une jeune fille aux yeux noisettes qui lit des livres pour oublier que son père est mort, qui lit des livres pour oublier que sa mère est toujours triste, qui lit des livres au 240 de la rue des pyrénées dans le petit appartement du quatrième étage qui donne sur la cour arrière pour oublier que la vie est moins passionnante que la littérature, lit un livre de colas gutman qui s'appelle "les vingt-cinq vies de sandra bullot" et voici la phrase qu'elle est en train de lire :"les plantes ne parlent pas mais il faut leur parler". Dans son journal, a la date du 11 décembre 1905, voici ce que jules renard écrit : "Barrès, sa moelle sous une croûte de pédantisme", et c'est 110 ans plus tard le 8 octobre 2015 qu'une jeune fille de 23 ans qui étudie le théatre dans une faculté quelconque  lit cette phrase allongée dans le lit de sa chambre de bonne du 240 de la rue des pyrénées. Je m'appelle jérome kudra, je suis d'origine tchèque, mon père est né a zizkov un quartier populaire de prague qui ressemble a ménilmontant avec ses rues en pente, je suis assis dans mon petit canapé au 240 de la rue des pyrénées et voici la phrase que je lis, extraite d'un livre de mark haskell smith "je ne supporte plus la vue de ton pénis".

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241 rue des pyrénées

Publié le par drink 75

 

Une femme entre dans la banque qui se trouve au 241 de la rue des pyrénées. Juste de l'autre côté de la place gambetta quand on vient de la rue de ménilmontant, juste avant la place gambetta quand on vient de cours de vincennes. Il y a l'arrêt du 26 et du 84 a cet endroit de la rue des pyrénées. En face un café nommé indiana qu'on peut retrouver a pleins d'endroits a paris, surtout sur les places. Une femme entre dans la banque et se dit que la prochaine fois, elle viendra s'immoler. Elle a rendez-vous avec son conseiller financier. Il va lui prendre son chéquier et sa carte bleue, elle le sait, c'est écrit, comme dirait l'autre. Un jour elle va entrer dans l'agence et s'immoler. Comme les gens qui ne supportent plus leur travail qui vont se mettre le feu sur leur parking. Un jour elle en aura assez d'être pauvre. Un homme passe devant l'agence caisse d'épargne du 241 de la rue des pyrénées, il parle au téléphone : "tu fais caraméliser les lentilles avec du paprika et du hazelmout, et à ce moment-là seulement tu rajoute ton riz. Mais tu attends, il faut que ça grésille, que ça caramélise, tu comprends ? Une femme sort de l'agence bancaire du 241 de la rue des pyrénées, elle prend la direction de la place martin nadaud ou elle doit manger avec une amie. Elle travaille dans cette banque. Elle vient encore d'envoyer un manuscrit a une maison d'édition et elle sait bien que ce sera refusé. Elle le sait. Elle va manger avec son amie et elle va lui dire ce que disait toujours un écrivain dont elle fut amoureuse pendant quelques années. Je ne serais jamais a l'académie française, parce que je suis écrivain, que je ne suis pas de droite et que je ne suis pas vieux. Elle rit. Il lui manque. Il lui manque vraiment. Elle lui manque beaucoup plus qu'il ne lui manque. Elle le sait. Il meurt chaque jour de son absence. Une femme entre dans l'agence caisse d'épargne du 241 de la rue des pyrénées. Elle est femme de ménage. Les gens ne la voit pas. Personne ne la voit. C'est ainsi. Elle mesure un mètre soixante sept et elle est femme de ménage. Au 241 de la rue des pyrénées.

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242 rue des pyrénées

Publié le par drink 75

 

Au 242 de la rue des pyrénées, un homme réfléchit. Il est très maigre, il fume pétard sur pétard, sans que l'on puisse y trouver un rapport de cause a effet. Il rédige l'édito de son fanzine. Le numéro dix-huit du 12 pages qui s'appelle, oh je ne sais plus comment il s'appelle et ça me fait chier. Voici l'édito. "Consacré aux ratés, aux projets avortés et aux mauvaises idées qui justifient la vie de ceux qui n'avaient rien à perdre d'autre que leurs chaînes, J'étais un raté est un journal-zine composé de textes improbables farcis des remugles d'une époque révolue pour laquelle notre présent était de la SF qui allait faire de nous de précoces mutants.feuille de route,une démarche éthique, une expérimentation esthétique. Le besoin de réagir devant le déni de nos vies, nos inexistences appréhendéespar des outils statistiques ou nos vécus disséqués par des spécialistes patentés.Nous n’existons plus que sur les modes du miraculeux, du dangereux et dumonstrueux. Nos vies sont pourtant bien souvent ordinaires, et cet ordinaire a finalement quelque chose de plus dérangeant, avec son lot d’ennui, de solitude, de manque de perspective, et du jamais loin du suicide... Des réalités qui ne cadrent pas vraiment avec l’idéologie de la réalisation de soi et de l’adaptation raisonnée aux règles de la société libérale qui nous ferait presque regretter le temps des invasions barbares. Coincés entre les impératifs liés à la survie et les nuances d’une vie au conditionnel, l’envie d’expérimenter de nouvelles formes inacceptables afin d’arracher les concepts à l’œuvre dans la mise à sac de nos vies. Lutter contre toute simplification, tout message trop évident, se garder des discours appris et de ce qu’on entend habituellement, prendre le large au risque de s’égarer. Il n'y a pas d’espoir à commercialiser ni de paumé à convertir, c’est du western, on tire à vue."

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243 Rue des pyrénées

Publié le par drink 75

 

Un homme descend les escaliers du 243 de la rue des pyrénées, il va se rendre au magasin "monceau fleurs" a côté de l'immeuble qui fait l'angle avec la place gambetta, il y achètera un bouquet de fleurs et il se rendra au cimetière du père lachaise dont l'une des entrées est juste de l'autre côté de l'avenue gambetta, il installera les fleurs dans le vase qui se trouve sur la tombe de ses parents. L'homme mourra le 23 mars 2048 à l'âge de 67 ans, un matin il ne se réveillera, sa femme le secouera pour le réveiller mais il sera déjà mort. L'enfant qui vient d'acheter des sushis au magasin "planète sushi" qui se trouve à côté de l'immeuble mais de l'autre côté que le fleuriste, le magasin fait l'angle avec la rue des gâtines ou se trouve des barrières pour empêcher sans doute l'accès au commissariat, l'enfant donc entre dans l'immeuble qui se trouve au 243 de la rue des pyrénées,monte les deux étages et rentre dans l'appartement ou elle vit avec sa mère, qui rentre tard. L'enfant mourra le 17 novembre  2032 a l'âge de 28 ans, elle ne survivra pas a un accident de voiture. Une femme d'un certain âge, mais dont le visage semble refait, lèvres de mérou, visage impassible, seins un peu trop haut pour être honnête, une femme donc entre dans l'immeuble sis au 243 de la rue des pyrénées, elle cherche le nom de son ex-amant sur les boîtes aux lettres, et dépose une enveloppe remplie de merde de chien bien fraîche qu'elle a collectée le matin même quand son canidé nommé kiki s'est soulagé avec extase. La femme mourra 13 janvier 2031 a l'âge de 74 ans d'une longue maladie comme on dit mais plus prosaïquement d'un cancer de la langue. Une femme sort du 245 de la rue des pyrénées, des larmes coulent de ses yeux, elle est comme désespérée, on ne saura jamais pourquoi. Elle se dirige vers le métro gambetta et descend précipitamment les escaliers qui mènent sur le quai de la ligne 3 en direction de gallieni. Elle se jettera sur les rails quand le métro entrera dans la station, elle mourra dans l'ambulance du samu, le lundi 15 mai 2017 à l'âge de 36 ans.

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244 rue des pyrénées

Publié le par drink 75

 

Je suis assis dans un fauteuil un peu défoncé chez mon copain qui habite au 244 de la rue des pyrénées, juste avant le passage des soupirs. Il dépose le disque et dépose le diamant sur le microsillon. 20 avant après, il dit, ça ressort en vinyle. Je reconnais la voix de karine qui sort des baffles et la basse très lourde. Bordel, je dis, tu as acheté be a vegetable ? Il me tend la pochette. Drive blind. L'album "be a vegetable" enregistré par david weber au studio des forces motrices. Un des meilleurs albums français de tout les temps je dis. Il me tend une bière, ça n'a pas tant vieillit il me dit. Je sais je réponds, je l'écoute encore très souvent. Je lui demande de me faire écouter le second vinyle avec les inédits et le fameux morceau fantôme. Tu te rends compte de ce que ce groupe serait devenu, comme ils auraient été énorme ! s'emballe rico. Je hausse les épaules. Je ne crois pas que les portobello bones soient devenus énorme et pour moi c'était les meilleurs. Il hausse les épaules a son tour, mais toi drinky tu es un sentimental avec eux, je vénère portobello bones, comme je vénérais forget mi note mais je te jure que les drive blind allaient devenir énorme. D'ailleurs la fameuse tournée ou ils ont splités, ils allaient jouer aux eurockéennes. Je les ai vu peu de temps avant, j'explique, tu sentais la tension dans le groupe. D'ailleurs je les ai interviewés après, pierre s'est désisté, et je me suis retrouvé avec karine et rémi. Tu m'étonne, dit rico,  Il a refait un groupe, rémi, avec les deux de sloy, dit-il très encyclopédique, je sais plus le nom du groupe, sabo, je crois. Jamais aimé sloy je dis, la voix du mec m'énervait. Sabo ça me parle pas, sabot oui, un groupe de jazz-core monté par deux américains qui vivaient en république tchèque, la batteuse était très grande et incroyable. Bordel tu me parle de quoi me dit rico ? Un peu comme la batteuse des décibelles, j'ajoute. Alors que la voix de pierre, retentit rico dit qu'il aimait bien tantrum. Je les ai vu au find fond de la banlieue française je dis mais je ne sais plus ou. D'ailleurs c'était avec portobello bones et leur nouveau bassiste, quand l'ancien est parti jouer avec no one is innocent. Rico se tape sur le front. Tu veux une autre bière.? me demande rico. D'ailleurs, je ne sais pas si je t'ai dis, mais j'ai dormi chez l'ancien bassiste des portobello bones alors que je ne le connaissais même pas, il était pas là, je sais plus pourquoi j'étais a tours. Peut-être pour aucard de tours. Rico me ramène une bière. C'était pas les tongz qui venaient de tours, je lui demande alors qu'il se met a hocher la tête de dépit d'un air épuisé.

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245 rue des pyrénées

Publié le par drink 75

 

Je viens a pied du commissariat, l'immeuble du 245 de la rue des pyrénées est a quelques dizaines de mètres. Je monte au deuxième étage assez rapidement comme si le macchabée qui m'attends en avait quelque chose a foutre. On peut le décrocher ? me demande mon adjoint en me disant que c'est un suicide, enfin il semble que ce soit un suicide. Je pense a louise, je ne suis plus vraiment sur l'affaire, les plus fins limiers du quai des orfèvres sont maintenant au chevet de l'affaire. Je continue de rendre visite a sa mère, elle me parle, je lui parle, nous nous parlons. Il y a une lettre ou l'homme pendu demande a sa fille de lui pardonner, visiblement il était très endetté, il dit que sa mort va tout résoudre, j'ai pas trop compris pourquoi ajoute mon adjoint alors que je me demande s'il a jamais compris que ce soit. Qui l'a trouvé je lui demande  ? Sa femme, elle est a côté, on a appelé un interprète, elle ne parle pas le français, elle ne parle l'anglais, elle est moldave. C'est comme du roumain, je dis, si tu parle latin tu peux t'en sortir. Les moldaves parlent roumain ? m'interroge mon adjoint avec un air aussi choqué que si je venais de lui proposer de l'enculer sans capote. Je vais dans la pièce a côté, une femme est prostré sur un petit canapé. Elle me semble beaucoup plus jeune que le type que l'on vient de décrocher. Elle pleure avec intensité comme seule les slaves en ont le secret. Je dis les quelques mots de roumain que je connais, elle ne semble pas comprendre. Je suis russe elle dit en anglais, enfin c'est ce que je comprends. Bordel ce nouvel adjoint je vais le tuer. At-kouda te ? je lui demande. Elle lève les yeux vers moi, elle semble vraiment jeune, je ne sais pas dans les 25 ans, le mec qu'on est en train de décrocher dans l'autre pièce a dans les 50 ans. Govori russky elle dit les yeux dans le vide. tchut' tchut' je réponds. Elle me dit d'ou elle vient. Mon adjoint arrive. Elle est bélarus je lui dis. Rien a voir avec le roumain, demande un traducteur de russe. Je m'assois près de la jeune fille. Je regarde la lettre manuscrite posé sur la table. L'homme dit qu'il ne faut pas que sa fille lui en veuille, qu'elle devra s'occuper de sa mère, qu'elles n'auront plus aucune dette. Elles devront vendre l'appartement et repartir vivre au belarus avec l'argent elles pourront bien vivre là-bas. La jeune femme pleure. Le téléphone sonne. Une très jeune fille débarque dans la pièce en hurlant. Une grande-mère qui pleure débarque a la suite de l'enfant. Le téléphone sonne toujours. Mon adjoint me regarde avec son air de chien battu. Je pense a louise. Le téléphone sonne toujours. Je pense a louise.

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