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42 Rue des pyrénées

Publié le par drink 75

 

Au 42 de la rue des pyrénées, le temps s'est arrêté. C'est là que je suis né, ma mère tenait une mercerie vers la place de la nation coté douzième arrondissement, elle n'existe plus depuis longtemps. Je ne pense pas qu'il reste beaucoup de mercerie dans paris. Mon père travaillait chez renault a billancourt. L'île seguin. Un monde disparu. Mes parents ont toujours vécus dans cet appartement du 42 de la rue des pyrénées, je crois qu'ils l'avaient achetés pour pas grand chose. Dans les années 50, paris n'était pas cher. Et encore moins ce coin du vingtième arrondissement. L'immeuble a vieilli mais il est resté relativement beau. Mes parents sont morts. L'un après l'autre. J'ai récuperé cet appartement qui vaut une petite fortune comme tous les appartements parisiens, désormais. L'école de garçons juste à coté ou j'allais quand j'étais jeune a fusionné avec l'école de filles. Les commerçants ont changés. Mais pas tant que ça. Le vieux dépot ratp est devenu un immeuble assez moche du ministère de l'intérieur. Je vais toujours au marché du cours de vincennes, comme quand j'étais jeune. J'ai vécu chez mes parents puis je suis parti du 42 rue des pyrénées. Errant d'appartement en appartement, de plus en plus cher, belleville, ménilmontant, oberkampf, tout ce paris populaire n'était plus. Je suis revenu vivre avec ma mère juste avant qu'elle meurt. Désormais je vis ici, je pourrais vendre et partir ailleurs. Acheter une maison au bord de la mer, ou je ne sais où, mais je n'ai pas d'appétance pour la province. Je vais mourir ici, je suis enfant unique, je n'ai pas de descendance, je ne sais pas où ira l'argent dans cet appartement. Les notaires trouveront un vague cousin ou peut-être pas. Je mourrais seul, à l'hôpital, ou ici, dans cet appartement mausolée ou reposent les urnes de mes parents, des photos de mes parents, des objets de mes parents. J'aimerais bien mourir au 42 rue des pyrénées, non loin de l'hôpital tenon ou je suis né, dans la même chambre ou j'ai vécu, enfant. J'aimerais bien mourir ici.

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43 Rue des pyrénées

Publié le par drink 75

 

Je me gare devant l'immeuble sis au 43 des pyrénées. Un immeuble un peu fatigué, moins que le 41, qui fait vraiment pourri, limite hôtel glauque. A côté du 43 de la rue des pyrénées, il y a ce rade, l'a-vin scène, bordel, c'est quoi ce nom à la con. Faudrait que j'aille voir le patron. L'a-vin scène de quoi ? Il n'y a rien par là, pas de théatre, rien. On est presque a cours de vincennes et il n'y a plus grand chose a cet endroit de la rue des pyrénées. En face du 43 de la rue des pyrénées, il y a le collège lucie faure. J'imagine que plus personne ne lit les livres de lucie faure, quand a moi je me souviens surtout de son mari. Avec son cheveu sur la langue. Et la pipe. Il était vraiment quatrième république le edgar. Tu métonnes qu'il fut président du conseil. Je reste dans ma voiture. Je me demande combien de temps cela peut encore durer, toute cette merde qui semble remonter inéxorablement. J'allume une cigarette et je pense a louise. Fumer des clopes et penser a louise sont mes deux principales activités ces derniers temps. Sinon je pense a sa mère. J'ai encore eu un briefing avec les cowboys qui s'occupent de l'affaire, désormais. Je crois qu'ils me méprisent. J'ai aussi eu un entretien avec le commissaire qui m'a demandé si je ne voulais pas prendre ma retraite. J'y pense je lui ai répondu, pour dire que j'y pense mais que je n'ai pas envie de la prendre, même si je sais qu'il faudra bien en finir. Je continue mon enquête au sujet de louise, je n'ai pas raconté ce que m'avait soufflé mon indic camé, que c'était quelqu'un de la maison poulaga qui était responsable de la mort de louise. Ce n'est pas que ce ne soit pas crédible, c'est juste que j'imagine les loulous de la criminelle en train d'interroger l'épave qui m'a glissé ça. Il nierait. Un flic. Ca pourrait expliquer le peu d'indices, ça pourrait expliquer que louise semblait connaître son agresseur. J'ai envie de boire, j'ai envie d'aller m'en jeter un au rade mais je reste sagement dans ma voiture a attendre que mon collègue sorte du collège. Encore une histoire de harcélement. Le gamin s'est jeté par la fenêtre. Les pompiers ont ramassé les restes dans la rue des pyrénées.  Putain de far-west. Je devrais peut-être prendre ma retraite en fin de compte. Je suis trop vieux pour ça. Je vois la gueule de crétin de mon jeune collègue apparaître a la porte du collège. Au moins une chose est claire ce n'est pas lui le flic qui a tué louise. Il me semble trop con pour séduire une fille et je l'imagine incapable de trouver sa bite dans son calbut. Qu'est ce qu'il pourrait bien fourrer, hormis une peluche. Il monte dans la voiture et je démarre pour quitter le 43 de la rue des pyrénées.

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44 Rue des pyrénées

Publié le par drink 75

Au 44 de la rue des pyrénées, je regarde le putain de ciel bleu qui ne veut rien dire et je regarde le putain de soleil qui brille et qui ne sert à rien. Je regarde la vie qui trépasse et je me demande comment ça va venir la montée de la déroute, de la défaite, et je comprends en ouvrant les yeux que c'est une nouvelle journée qui ne sert a rien et je ne pourrais même pas boire pour me laisser aller parce que ça me rendrait juste encore plus con et crétin. Et pourtant la barre est haute. C'était plus marrant la vie avant, dans mon appartement j'entends des gens, je devine des ombres, tout le monde vient me raconter ses malheurs comme si j'étais un punching-ball à la con, comme si je devenais un autre. Un oeil au dehors, au loin le cours de vincennes, le bout de la rue des pyrénées, les pavés ensoleillés reflètent un truc qui pourrait ressembler à ma propre vacuité. Un peu. Je ne me sens pas mal puisque je ne me sens pas. Je n'ai pas l'impression que je suis en vie, c'est tout a fait étonnant. C'est comme quand je me réveille de cette sieste très longue, je ne sais plus ce qui est la vie ou le rêve, je ne sais plus si ça va ou si ça ne va pas. Les autres me racontent leur malheur comme si j'étais un putain de modèle d'équilibre. Je suis apaisé je crois, parce que je sais que je ne pourrais pas être réellement malheureux, je vais vivre dans un ailleurs, ce qui était peut-être le cas déjà avant. Je ne ferais pas mon deuil, oh non je ne ferais jamais mon deuil, c'est même pas envisageable en fin de compte. C'est même rassurant. Je vis dans une forme de dérive sentimentale, je revis la prégnance de son amour et de son attention et je sais que je ne peux être malheureux. Avec ton ombre sur les murs de belleville un peu partout, je sais que je ne peux pas être malheureux. Même pas malheureux. Même au 44 rue des pyrénées.

 

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45 rue des pyrénées

Publié le par drink 75

 

Au 45 rue des pyrénées, un enfant pleure dans sa chambre. Il a peur d'aller a l'école, il a peur de tout. On se moque de lui, on le traite de tout les noms. Il veut en finir. Il sait bien qu'il doit en finir. Même si c'est le week-end, tout va recommencer lundi. Comment tout cela a pu commencer ? Il aurait fallu réagir dès le début et ne pas se laisser faire. Maintenant c'est trop tard. C'est définitivement trop tard. Faut surveiller les brocolis pense le père de l'enfant qui pleure dans sa chambre alors qu'ils crépitent dans la poële posé a sur une plaque a induction de la cuisine du 45 de la rue des pyrénées. Il vient de couper les tiges du brocolis qu'il a acheté au marché de la rue des pyrénées un peu plus haut. Ou celui du cours de vincennes un peu plus bas. Faut surveiller le brocolis pour ne pas qu'il ne brûle. Il jette les penne dans l'eau frémissante. Râpe du parmesan. Râpe de l'emmental. Un bon repas en famille, ça va faire du bien a tout le monde. La mère de l'enfant se coiffe dans la salle de bains de l'appartement du 45 de la rue des pyrénées, elle vient de prendre sa douche. Elle entend la radio dans la cuisine que son mari doit écouter en préparant le repas. Elle doit lui dire. Lui annoncer qu'elle le quitte. L'annoncer aux enfants. Elle s'inquiète pour son jeune fils, il semble si fragile. Sa fille est une adolescente tellement chiante que ça ne pourra pas être pire. Ce n'est pas juste pour ces enfants mais elle ne peut pas continuer ainsi. Elle n'aime plus son mari. L'autre est si différent. Si nouveau, si jeune. Son amant. Son bas ventre tressaute quand elle pense a lui. L'adolescente est posé sur son lit, dans sa chambre du 45 de la rue des pyrénées. Son frère fait la gueule, sa mère est ailleurs, son père plane et sourit bêtement et elle doit manger avec eux. Les trois boulets. Sa mère est insupportable depuis quelques temps. Relou. Son père semble n'être intéressé par rien, il doit avoir une maîtresse. Son petit frère elle le capte pas. Il est trop jeune. Peut-être plus tard. Mais bon c'est un gamin. Elle regarde ses mails sur le site de rencontre ou elle inscrite, si elle va a un rencard il faudra qu'elle se maquille, elle a 15 ans, pas 18.  Mais après tout les sugardaddys veulent de la jeunesse. Elle voudrait surtout en trouver un bien riche et pas trop moche. Dans sa chambre du 45 de la rue des pyrénées, le jeune garçon ouvre la fenêtre. Il regarde le trottoir 4 étages plus bas. Il entends son père qui dit "a table !". Il va falloir se jeter. C'est haut et ça doit faire mal. Il va falloir se jeter.

 

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46 rue des pyrénées

Publié le par drink 75

Depuis la fenêtre du salon de mon bel appartement du 46 de la rue des pyrénées, je regarde les cons qui entrent dans le carrefour bio en face. Il est temps que je crêve. Bouffer bio. Bouffer sain. Et toutes ces conneries. C'est a quel moment que le monde s'est mis a déconner ? L'autre jour sur le marché, un jeune avec une tête de curé distribuait des tracts. Pour le parti écolo. Des jardins a paris, il réclamait, des arbres aussi, de la campagne quoi. Le mec croit que ça s'appelle rue des pyrénées parce que ça y ressemble ? Les tronches de cake des militants. Des vegans j'imagine. Vegan c'est vrai que ça sonne tellement mieux que végétarien. Ca fait plus branché. Un gars sort du carrefour bio. Je suis rentré une fois car c'est juste en face et j'avais besoin de pinard. Je sors du 46 et hop je traverse la rue, et je suis dans la place. Il y a un rayon sans gluten. En voyant les jeunes a gueule de vieux qui trainait dans la rayon sans gluten j'ai dis tout haut : "il parait que la première disparition des dinosaures vient du fait qu'il ne supportait pas le gluten". Un gars m'a regardé avec une tête d'endive. Un végan sans doute. Il y a du lait de soja, du tofu, enfin que des trucs drôles et poilants. Bordel. Le monde est devenu con. Putain d'hygièniste. Il disait quoi woody allen ? Tant que l'homme sera mortel il ne sera jamais vraiment décontracté.  Avant ça donnait des fous furieux comme bukowsky ou comme lemmy de motorhead. Maintenant ça donne des vegan sans gluten qui ont des gueules de courgettes sans farce et qui croient qu'ils ne vont pas mourir en mangeant sain. L'autre jour au marché. J'ai vu le tract du gars. Au lieu d'habiter rue des pyrénées, va élever des chêvres dans les pyrénées mon gars j'ai failli lui dire. Et puis en fait je lui ai demandé s'il connaissait le boucher qui vendait des pieds et des oreilles de porc. Bordel c'est devenu quoi ce quartier je me dis en regardant des jeunes couples sortir avec leurs enfants. Les mecs ont tous la barbe, ils ont sans doute développé un complexe par ce qu'ils ont pas de poils sur les couilles donc ils compensent. Les femmes ont l'air lunaire comme pour se donner un genre. Les jeunes garçons s'appellent gabriel ou jules et les jeunes filles emma ou ambre. Un jour je me jetterais du troisième étage du 46 de la rue des pyrénées et je m'écraserais comme une grosse merde. Ca leur coupera l'appétit a tout ces cons. Ils oseront pas manger ma cervelle.

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47 rue des pyrénées

Publié le par drink 75

 

Au 47 de la rue des pyrénées, assis dans un canapé, un enfant tourne les pages d'un album de photos qu'il vient de trouver dans la bibliothéque de ses grands parents qui vivent ici. Des photos en noir et blanc avec des gens qui posent, figés et raides dans leur costume gris, en regardant l'objectif. Il entend les bruits des pas lents et lourds de sa grand-mère qui prépare son petit-déjeuner  dans la cuisine et il se demande en regardant les photos, où est passé la jeunesse, l'énergie qui émane des photos. Au 47 de la rue des pyrénées, une femme assise par terre sur la moquette usée de sa chambre, relit les lettres que lui écrivait un amant de sa jeunesse et qu'elle conserve dans un boite a chaussures. Elle se demande comment on a pu passer de la naïveté et de l'allant des années 80 au contact mécanique et froid de maintenant, tout se régle désormais avec un sms et on en parle plus, et il ne reste rien, il ne reste vraiment rien de ce qu'on a vécu. Debout dans sa cuisine du 47 de la rue des pyrénées, l'homme coupe un chou blanc en lamelles, il essaie de refaire la recette de sa mére. Le speed qu'il s'est envoyé un peu avant l'aube lui procure  l'énergie nécessaire alors qu'il est 8 heures du matin. Il est épaté par la précision de ces gestes. Alors qu'il doit découper le poulet, les gestes qu'il a tant répeté dans sa jeunesse, précis, efficace, reviennent avec une facilité déconcertante. La cuisine c'est comme le vélo, ça revient vite, la technique revient vite, le problème c'est l'émotion et il se demande si la poudre qu'il s'est enfilée tout au long de la nuit ne va pas le priver de l'émotion. Une femme regarde le message sur son téléphone, alors qu'elle ouvre la porte de son appartement du 47 de la rue des pyrénées. Le mec la relance déjà alors qu'elle vient a peine de le quitter. Elle se demande s'il n'est pas un peu lourd. Les mecs prennent le sexe trop au sérieux, a moins que ce ne soit l'amour, a moins que ce ne soit les sentiments. Les gens prennent la vie beaucoup trop au sérieux. Ils en mourront, c'est sur qu'ils en mourront.

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48 rue des pyrénées

Publié le par drink 75

 

48 rue des pyrénées. Je suis mort se dit l'homme allongé dans son lit à l'aube pense qu'il est mort avant de s'apercevoir qu'il bande et qu'il est toujours vivant. 48 rue des pyrénées. Mes règles arrivent pense la femme en descendant les escaliers, je ne suis  donc pas enceinte, je ne suis toujours pas enceinte. 48 rue des pyrénées. A qui donc me fait  penser cette actrice qui joue le rôle de cette championne d'échecs dans cette épatante série se demande l'homme devant son écran. 48 rue des pyrénées. Ouvrant un livre, une femme se demande depuis quand elle n'a pas lu ou relu un livre de Cioran et elle se rend compte a quel point le temps passe, a quel point le temps trépasse. 48 rue des pyrénées. Quand tu es très intelligent et que tu te rends compte comme les gens un peu cons donnent raison a des débiles, tu comprends que le complotisme existe. 48 rue des pyrénées. Je ne te supporte plus, se dit la femme alors que son mari dépose un morceau de fromage sur son pain et l'observe avec  un regard  qu'il croit langoureux.  48 rue des pyrénées. Un homme écoute un album des portobello bones, se souvient comme il aimait ce groupe, se rappelle qu'il avait hebergé le chanteur a bruxelles. 48 rue des pyrénées. Un peu de rêve sur nos vies, un peu de douleur sur nos corps, comme un soupçon. Un souvenir.

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49 rue des pyrénées

Publié le par drink 75

La femme qui respire mal du troisième étage de l'immeuble du 49 de la rue des pyrénées, lit sur sa tablette les notes qu'elle a prise pendant son séjour a saint malo : J'ai toujours pensé que je finirais ma vie ici sans trop savoir pourquoi. Mais je crois bien que ce sera ainsi. Il va falloir quitter belleville, il faudra bien. Ce qui n'était qu'une impression au début, un sentiment diffus de tristesse, d'éloignement, comme l'impression de déposer mes pas dans ceux d'une autre qui n'est plus la, cette vision a prit forme. La veille pourtant dans le centre de la ville, alors que je mangeais attablé au dehors, écoutant la cérémonie des vivants pour joe leaphorn a travers des mots édités sur une feuille, alors attablé, mangeant des aliments de peu d'intérêt; j'ai compris ce que je n'aimais pas dans la vie de province. La promiscuité avec les bourgeois. Ce que ne veulent ou ne peuvent pas comprendre les personnes de province c'est que paris n'est pas une ville. C'est un agrégat de villages, de bourgs, un ensemble de quartiers. Mais paris n'est pas une ville. Belleville n'est rattaché a paris que depuis un gros siècle, un siècle et demi pour être plus précis, et c'est sans doute pour cette raison que l'on a pas l'impression d'être a paris quand on est a belleville. Il n'y pas de touristes, il n'y a pas de bourgeois. Il y a des gens qui ont de l'argent, mais pas réellement de bourgeois. Les villes de province ont encore cette sociologie de l'habitat qui fait que le centre est bourgeois, surtout quand le centre est historique, composé de vieilles batisses. Le centre est bourgeois. J'ai marché sur la plage, le sable était un peu chaud, c'est curieux je me suis dis cette fascination pour la mer, comme si les vagues qui venaient crever sur la plage ramenait à la vie. Je n'aime pas saint malo l'été, c'est vraiment ce genre de ville qui n'a de la gueule qu'en hiver. J'avais envie de vent et de pluie et je crois que c'est pour cette raison que j'aimais aussi par ici. Le vent et la pluie ce qui me nourrit. Les trois filles a la table d'a côté commandent, ce qui s'avèrent vaguement compliqué, on sent déjà une sorte de vague concurrence sociale quand elles commandent, un peu comme avant quand une des trios donzelles a expliqué qu'elle n'avait pas fait toutes ses études brillantes pour prendre un boulot sous payé. Ce qui m'a au passage conforté dans l'idée que je n'avais jamais été au chômage car je n'avais jamais fais d'étude. Le vrai moment drôle est arrivé pour les boissons. Quand la fille a demandé a la serveuse quelles marques d'eau elle avait en stock. C'est bien les bourgeois j'ai pensé. Carafe d'eau du robinet c'est tout ce que je vous propose a souligné la jeune fille, j'ai eu un petit sourire sadique quand j'ai entendu les organes bourgeois d'une des trois fifilles a son papa descendre d'un coup d'un seul. Le dernier événement vaguement important avant mon départ de paris c'est le nouveau changement de nom du café qui prépare la boisson que le fantôme aime tant. Tu sais quoi je dis au serveur qui me regarde en souriant après m'avoir redit le nom du rade, le troquet je vais continuer a l'appeler la mer à boire, parce que le O paris c'était déjà pas fameux mais alors votre nouveau nom c'est tellement con que je vais jamais m'en souvenir. Il y a belleville dedans tu t'en souviendras il me dit. Tu sais a force de l’appeler la mer a boire, un jour dans un siècle ou deux, un type le rachètera et l'appellera la mer à boire. Mon coeur belleville, je répète d'une voix ahurie, quel est le con qui a trouvé un nom de rade aussi débile ? Une des trois jeunes filles bourgeoises se lève, elle dira plus tard qu'avec adrien ils cherchent un appartement avec terrasse, elle a bien une gueule a sortir avec un mec qui s'appelle adrien. Elle dit je reviens je vais chercher une bouteille d'eau chez moi. Je la regarde partir en comprenant la folie du monde et effectivement elle reviendra quelques minutes plus tard avec sa bouteille d'eau de je ne sais quelle marque, fière comme le jour de sa première communion. Je traîne encore un peu dans saint malo comme ensuite je traîne dans la ville, je suis assis sur la terrasse et je regarde le jour qui ne veut pas lâcher l'affaire, et puis j'entame un nouveau livre, et puis je regarde encore la nuit qui tombe sur ma propre vie, et le jour qui dit adieu, je sais que je finirais ainsi, loin de tout, ce sera sans doute mieux ainsi. Ce sera sans doute mieux comme ça. Loin de tout ce sera sans doute mieux pour moi." Elle détache les yeux de sa console, les pose sur la fenêtre et se met a pleurer, assis sur son canapé dans son appartement du 49 de la rue des pyrénées.

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