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127 rue des pyrénées

Publié le par drink 75

Une femme regarde son mari au troisième étage de l'immeuble assez moche du 127 de la rue des pyrnénées, il semble préoccupé et elle se demande s'il n'y a pas un problème, alors elle lui demande s'il n'y a pas un problème et il répond oui il y a un gros problème. Une scène n'est pas crédible dans l'épisode qui se passe a paris de la saison 2 du reboot de dynasty. La jeune fille entre dans l'appartement du quatrième étage de l'immeuble moche du 127 de la rue des pyrénées, ou elle passe une semaine sur deux, celle avec son père. Ce dernièr est assis sur son tabouret de bar et lui fait un sourire après avoir bu une gorgée de ce qui semble du café. A moins qu'il boive de l'alcool. Son père lui demande comment c'était l'école alors qu'elle sait bien que ça ne l'intéresse pas. Cours de philo elle répond. Dis papa, elle demande en déposant son sac dans l'entrée et en enlevant ses chaussures comme si elle était chez sa mère, il y a plus con et plus creux que cette phrase "tout ce qui ne me tue pas me rends plus fort" ? L'homme rentre dans l'appartement du premier étage de l'immeuble moche qu'il habite avec son mari au 127 de la rue des pyrénées. Il pose son sac rempli de livres et dépose un baiser sur les lèvres que lui tend son mari. Tu as acheté quoi lui demande ce dernier. Des livres, il répond. Tu es un grand malade, dit son mari en levant les yeux au ciel, tu as a peu près 40 livres a lire qui attendent sur ton bureau et tu en achète encore. Tu trouve le dernier james sallis qui vient juste de sortir déjà d'occasion, tu peux pas ne pas l'acheter répond l'homme qui vient de rentrer.  Et puis j'aime bien l'idée d'avoir plein de livres a lire, j'ai l'impression que je peux pas mourir car j'ai encore des livres a lire. La jeune femme qui habite au cinquième étage de l'immeuble moche du 127 de la rue des pyrénées accroche a sa veste le badge du groupe qu'elle a vu la veille. Elle a prit le dsque aussi, un beau vinyl tout noir, mais elle l'écoutera plus tard. Elle a la gueule de bois mais elle doit aller bosser. Elle entend son taré de copain ronfler dans la chambre à côté, il a encore sauté partout dans la petite salle surchauffé, a même réussi a se suspendre au balcon du supersonic portés par les autres débiles slammeurs. Il ne dort pas depuis longtemps, il a du prendre du speed et aller se défouler a la cantada ou ailleurs, il a peut-être dragué des filles pendant qu'elle dormait. Et maintenant ce crétin ronfle, il est vraiment tant qu'elle aille bosser. La journée va être longue, comme toujours quand on a picolé la veille, la journée va être vraiment longue. L'homme qui est assis dans son moelleux canapeux de son appartement du premier étage de l'immeuble moche du 127 de la rue des pyrénées n'écoute pas ce que lui dit sa femme, il ne serait dire de quoi elle parle, et d'ailleurs ça ne l'intéresse pas. Il pense a une autre femme. En fin de compte, on finit toujours pas penser a une autre femme. La vie n'est qu'un hasard, des myriades de rencontres, et on finit en pensant a une femme qu'on ne verra plus. Toujours une autre femme.

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128 Rue des pyrénées

Publié le par drink 75

 

Au 128 rue des pyrénées, un homme regarde les concerts a venir, loin de paris, il a envie de province, d'autres villes, d'autres lieux. Il aimerait aller a liège, pour la release party de cocaïne piss. Retourner a liège, y revenir plutôt, comme on retourne faire un état des lieux. Ca se passait au kultura, outremeuse, dans ce lieu pas mal qui changeait de nom tout le temps, avant c'était le live club, et encore avant, il avait déjà oublié, le rex peut-être ? Dans sa chambre de l'appartement de ses parents du 128 de la rue des pyrénées, une jeune fille tire sur la languette de cire. Elle pousse un cri. Regarde les poils qui sont accrochés a la bande de cire. Elle se maudit. Comment a t'elle pu être aussi conne ? Comment ? C'est curieux de s'épiler avant d'aller avorter, c'est peut-etre nerveux, ou peut-être pas ? Comment a t'elle pu être assez conne pour se retrouve enceinte, oui comment ? L'homme regarde les images sur sa télévision pour chercher une accroche a un article qu'on vient de lui commander. Il sait bien ce qu'on lui demande d'écrire, passer a la sulfateuse le jeu de l'équipe de france de rugby. C'est pas difficile. Il essaie de se souvenir s'il a déjà vu une équipe de france passer une mi-temps entière dans ses 22 mètres. Il se demande si c'est une équipe, il se demande si les gars jouent au rugby. Il essaie de se souvenir la dernière fois qu'il a vu les gars joués au rugby.  Une femme referme un livre ou il écrit "natt" sur la couverture. Avec un accent sur le A. C'est sans doute de l'islandais. Après snjor et mork avec des accents sur le O, c'est le troisième livre de jonasson qu'elle lit. C'est de mieux en mieux. Elle a envie de livre sott avec un accent sur le O. Elle a vraiment envie de lire sott. Avec un tréma sur le O.

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129 Rue des pyrénées

Publié le par drink 75

 

Le 129 de la rue des pyrénées n'existe pas, c'est un rêve, c'est l'appartement ou je t'emmène, c'est l'immeuble où nous vivons, c'est la vie qui nous imaginions. Le 129 de la rue des pyrénées n'existe pas. Il n'existera jamais. Jamais il n'existera. Je regarde ce lieu inconnu, cette vie imaginaire, comme un souffle de ce qui ne sera plus. De ce qui ne sera pas.  Il faut oublier. Il faudra ne plus y revenir. Il ne faudra plus y croire. Jamais. Plus jamais. Le 129 de la rue des pyrénées et le cimetière de mes espoirs. J'y enterre mes espèrances. J'y carbonise mes espèrances. Le 129 de la rue des pyrénées est une chimère, la vision d'un eden impossible. Un paradis de ce qui ne sera pas. Un bonheur carbonisé. Mes espoirs sont des cendres. Le 129 de la rue des pyrénées est une image qui s'efface, un souvenir irradié, ton corps en suspension. Tes seins dans mes mains. Ma queue dans ta chatte. Le 129 de la rue des pyrénées ne t'entends plus crier, ne t'entends plus jouir. Je regarde le 129 de la rue des pyrénées et je me rends compte qu'il n'existe pas. Je me rends compte qu'il n'existe plus.

 

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130 rue des pyrénées

Publié le par drink 75

 

Au 130 de la rue des pyrénées, dans la résidence qui jouxte la poste, un homme rentre chez lui. Il se sent vieux, de plus en plus vieux, la retraite est un champs de ruines ou l'on s'ébat entre les vieilles pierres en attendant qu'elles bougent. Mais ce n'est jamais le cas. La vieillesse est un monde immobile ou le moindre des évènements devient comme un traité de sociologie. Bordel se demande le vieil homme en rangeant ses courses en provenance du lidl  qui se trouve un peu plus loin vers le métro maraîchers, pourquoi on ne trouve plus de roulé au fromage dans les supermarchés. Et pourquoi c'est si compliqué de trouver les coton tige ? pourquoi on peut passer des heures pour trouver le rayon coton tige dans les supermarchés ? Un homme assis dans son canapé de l'appartement qu'il loue au troisième étage du 130 de la rue des pyrénées, lit un livre de james lee burke, voici ce qu'il est écrit  :" Il en était venu a penser que l'âge est un pays étranger qu'il ne faut pas tenter d'expliquer a des gens plus jeunes, essentiellement parce qu'ils se sont déjà formé une opinion a ce sujet, et que toute leçon apprise par l'existence n'intéresse personne. Si l'âge avait de bons côtés, il ignorait lesquels. Il ne lui avait apporté ni la sagesse, ni la paix de l'âme. SI l'âge avait produit un changement en lui, c'est qu'il acceptait que le solitude et un constant sentiment de perte soient ses seuls compagnons." Au premier étage du 130 de la rue des pyrénées, un très vieil homme est allongé dans son lit  pour sa sieste quotidienne, il entends les bruits de sa femme qui fait la vaisselle. Elle est plus jeune que lui et il sait qu'elle sera bientôt veuve. Ce n'est pas trop ce qui l'inquiète, il est déjà si vieux qu'il pense qu'il devrait déjà être mort. Son inquiètude c'est qu'il perd la mémoire, de plus en plus, et il a peur d'avoir un début d'alzheimer. Il n'aimerait pas ne pas reconnaître sa femme, ne plus savoir qui est cette personne qui partage sa vie. Il accepte la mort, il l'attends, il sait qu'il devrait déjà être mort, mais tout oublier, non, ça il ne peut l'accepter. Il ne peut vraiment pas l'accepter.

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131 Rue des pyrénées

Publié le par drink 75

J'habite au 131 de la rue des pyrénées et je retrouve les carnets de mon daron.  Le gars me fait un peu de peine, mon père était rouquin et alcoolique, je ne l'ai pas bien connu, il est mort quand j'étais jeune mais ses carnets sont rigolos. " Alors petit frère me dit le type près du bar. Toi tu es mon petit frère tu es de quelle année 77 ou 78 ? Ah non je rigole je suis de mille neuf cent soixante sept. Le second groupe s'échine a jouer un ska punk très daté, j'ai l'impression d'être au siècle dernier chez les bouducons. Il me fait répéter deux ou trois fois et quand il comprend ce que je dis il n'en peut plus de rire. J'ai quitté la mer, je suis allé le soir une dernière fois alors que c'était marée montante, je me suis assis sur un banc pour retourner en suède avec knausgaard alors que le soleil malouin me caressait une dernière fois le visage comme pour ne pas que je l'oublie. Et puis j'ai longé le sillon pour finir a rochebonne ou j'ai dis adieu aux mouettes et a la mer électrique qui tentait de se défaire des surfers. Le type me dit qu'il est né en 72 et que je suis forcément plus jeune que lui. Il dit je le vois a tes cheveux a tes yeux a ton visage, tu n'es pas né en 67. On a pas cette peau là quand on est né en 67 il dit. Et il repart à rire alors que je commande une bière a un euro cinquante au bar du lieu. Quelques minutes auparavant un autre type est venu me dire bonjour en me claquant la bise et en m'appelant par mon prénom. Bordel céki je me suis demandé, mais bordel céki. Il m'a parlé très naturellement et quand enfin j'ai compris que c'est un gars que je n'avais pas vu depuis vingt ans j'ai été soulagé de ne pas l'avoir reconnu. La tragédie rouquemoutte je me suis dis, tout le monde te reconnait tout le temps, même si parfois on te prends pour un autre rouquemoutte. Dès que je quitte saint malo le soleil disparaît et j'arrive a rennes dans un dégradé de gris et un ciel plus vieux d'un siècle ou deux. Je débarque en plein psychodrame chez les vieilles dames, une histoire de lancer de verre rempli d'eau et de vin qui a mal tourné, je régale tout le monde de chouquettes, j'ai ce charisme curieux qui attire les enfants, les animaux et les petites vieilles. Sans doute que je suis un enfant et un animal. J'ai 12 ans. Je bois le café qui a goût d'eau chaude et je regarde par la fenêtre le soleil de saint malo tenter de vaincre le ciel de rennes. Je cherche le regard de la plus belle femme du monde en me demandant ce qu'elle fait à ce moment précis, ce que disent ses yeux, ce que traduisent ses lèvres, je me demande un peu et puis je la vois, dans la prégnance de mon regard, je me dis qu'elle veille sur moi. Allez me dit le type tu es en 77 ou 78, dis le moi. Bordel je te dis que je suis né en 67. Et me voilà a sortir mon portefeuille, je trouve pas de pièce d'identité et tout à coup je vois ma carte vitale. Pendant que j'essaie de l'extraire vu que j'ai jamais du m'en servir, elle est comme collée, le type me dit ah oui ça la carte vitale ça ne ment jamais. Et enfin quand je la sors si je puis dire, je lui montre les chiffres, 1 67 12 75...Ah oui il dit tu es né en 67. Je t'offre une bière il dit pour fêter ça. Mais j'en reviens pas quand même. Moi non plus je dis vu que j'ai l'impression d'être un ado. Le soir a rennes, je n'appelle personne pour sortir, les bars regorgent de monde comme presque tout les soirs dans le quartier sainte anne rue de la soif, je vais voir le film du petit génie québecois. Presque tout le film je pense au fantôme, a chaque image je devine presque son émotion et ce qu'elle ressentira, je devine comme elle sera bouleversé. Je regarde le film en regardant la plus belle femme du monde le regarder. Je trouve ça bien mais je ne suis pas retourné par le film, j'ai ce problème avec la musique avec le coté clip je crois. Au fond je préférerais toujours comment j'ai tué ma mère je me dis. A peine posé le pied a paris, je dois un peu courir pour aller manger chez le type qui m'attends pour picoler. Je me sens un peu épuisé et j'ai pas le courage d'aller à la manif pour le jeune fille violée par un faf. Je me sens un peu coupable quand garçon tout maigre me dit qu'il n'y avait pas deux cent personnes. Au concert du soir à la parole errante, je retrouve tous ces frères de concerts, j'ai à peine le temps de commander, on m'offre des bières. Je souhaite un bon anniversaire au garçon tout maigre. Je cherche le fantôme des yeux et je sais qu'elle veille sur moi. Tu veilles sur moi. ".  Mon père je n'ai pas trop de regrets de l'avoir connu, un rouquemoutte alcoolique. Je ne dirais jamais cela a ma mère, elle vit dans son souvenir. Elle vit vraiment dans son putain de souvenir.

 

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