55 rue des pyrénées
Je vomis contre un mur vers le 55 rue des pyrénées. Ou des gars rangent leurs affaires dans des entrepots. C'est la nuit, je crois, pas tout à fait l'aube. Bordel qu'est ce que je fous la ? J'ai presque toute la putain de rue des pyrénées a me remonter. J'habite vers le 400. Enfin pas tout à fait mais bien après le 300. Et je suis a ce putain de 55 rue des pyrénées, pour vous dire je ne suis même pas au métro maraîchers. J'ai envie de vomir, encore, j'ai envie de pisser, j'ai envie de chier, j'ai envie de me liquéfier sur place et de rendre tout les boyaux que j'ai encore en moi. Pourquoi je bois et je bois encore, a mon âge ? Pourquoi je bois encore a mon putain d'âge ? Comment je vais rentrer, comment je vais réussir a parcourir les quelques kilomètres pour rentrer dans mon appartement au bout de la rue des pyrénées. Quand c'est presque le dix neuvième arrondissement. Je m'assieds contre le mur, juste a côté de l'entrée qui permet de rentrer dans les box et d'y cacher des trucs bizarres, inutiles ou crétins. Je pourrais peut-être louer un box pour y disparaître quelques temps. M'y enfermer et y pourrir. Retenir cette adresse du 55 de la rue des pyrénées. Ca pourrait toujours servir. Je pourrais peut-être attendre que le service du 26 reprenne, ça doit aller vite a cette heure, ce sera dur a supporter le voyage en bus sans vomir. J'ai combien une bonne dizaine de stations, peut-être un peu plus pour arriver chez moi. Combien de temps pourrais-je encore envoyer des branlées a mon corps, le mettre plus bas que terre. Combien de temps encore pourrais-je continuer a boire et pousser mon âme toujours plus loin vers les rives de la souffrance. Je suis en route pour une disgrâce de plus en plus mémorable. Je me relève et je suis toujours au 55 rue des pyrénées, toujours et encore. Je me demande combien de temps je vais y rester.