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33 rue des pyrénées

Publié le par drink 75

 

Je m'arrête devant le 33 rue des pyrénées. Juste avant l'arrêt de bus. Les deux débiles qui attendent le 26 ou le 64 me regardent avec leurs gueules de con. J'ai envie de les coffrer mais j'ai pas trop le temps. Je descends de la voiture et un gars me regarde comme si le fait de m'arrêter juste avant un arrêt de bus lui infligeait une souffrance au-delà du supportable. Il y a un problème tête de noeud j'ai envie de lui demander ? Tu n'as pas vu que c'est écrit police sur ma voiture ? Je renonce. C'est un rouquin, j'ai pas envie de m'approcher, rapport à l'odeur et il l'air totalement demeuré. Occupe de tes taches de rousseur, connard Je me dirige vers la porte d'entrée du 33 rue des pyrénées. Ca sent le sapin. Ma pauvre louise, comment en sommes-nous arrivés là ? Tu me verrais, je ne suis plus que l'ombre de moi-même, je ne suis plus que l'ombre de l'ombre de moi-même. Oui ça veut rien dire je sais. Je note le code que m'a donné l'autre crétin. Je prends l'ascenseur et monte au troisième étage. Je sonne à la porte. L'odeur me saute à la gueule. Ca pue. Le connard qui ouvre la porte a une bonne tête de vainqueur. C'est vous commissaire ? Je sors ma carte de police. Oui c'est moi le commissaire maigret, désolé je suis en retard, j'avais un tournage. Le mec me regarde avec sa tête de tanche sous tranxène, on dirait un moustique qu'a sniffé du baygon mais pas assez pour  mourir. Dommage.  Il est dans les nuages. Un whisky commissaire ? me demande le type. Tu te croies dans un Chandler je ne lui demande pas, une blonde vaporeuse va apparaître ? Je ne suis pas là pour boire ton whisky dégueulasse je lui dis, j'aimerais savoir pourquoi tu as appelé le commissariat ? Le mec me regarde comme si je lui posais une question incongrue. J'ai lu un article sur la jeune fille morte, il commence, et j'ai rêvé d'elle cette nuit. Je suis un peu voyant. Oh putain je me dis, je comprends pour quelles raisons les cowboys qui enquêtent sur la mort de louise m'ont envoyé ici pour vérification. Ils ne voulaient pas perdre leur temps. Il faut que je vous dise commissaire me dit le gars en se mettant a trembler comme une feuille. J'ai vu le meurtrier de la jeune fille dans mon cauchemar et il portait un uniforme. Oui, commissaire, un uniforme, comme un militaire ou un policier. Un uniforme, je réponds en souriant. J'ai envie de l'étrangler. Mais je reste stoïque. Et je quitte en courant l'appartement du 33 rue des pyrénées.

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